TIVOLI : l’amusement à la sauce scandinave

Impossible de passer à côté. Si vous décidez de mettre les pieds à Stockholm, à Copenhague, à Göteborg pour quelques jours, vous serez frappés de voir cohabiter architecture et amusement, musées et grand huit, barbe à papa & papas à barbe.

Certes, à Paris, il y a la foire du trône, la fête foraine au jardin des Tuileries, des touristes avec des ponchos Mickey dans le RER A et une grande roue. Mais pourtant aucun grand huit à côté de la Tour Eiffel

Alors pourquoi a-t-on RIVOLI à Paris alors qu’ils ont TIVOLI à Copenhague ?

C’est toute une histoire.

« Lorsque le peuple s’amuse, il ne pense pas à la politique » 

Les jardins de Tivoli de Copenhague ont ouvert leurs portes en 1843, ce qui en fait le deuxième plus ancien parc d’attractions du Danemark après Bakken, (ouvert en 1583), l’un des plus vieux parcs du monde encore en activité.

À l’époque, le Danemark était une monarchie absolue et Copenhague une ville fortifiée, entourée de remparts et de fossés. Georg Carstensen, créateur du parc réussit alors à convaincre le roi Christian VIII de Danemark en lui soufflant que : « lorsque le peuple s’amuse, il ne pense pas à la politique ».

Cela ne devrait pourtant pas être compliqué de trouver les arguments en France.

  

Tivoli à Paris, ce n’était pas vraiment pour les enfants

Bien avant que le célèbre parque de Tivoli de Copenhague ouvre, figurez-vous qu’à Paris, du côté de Saint-Lazare, on s’amusait pas mal.

En 1766, les Jardins de Tivoli ouvrent à Paris, en hommage aux jardins romains du même nom.  Le lieu devient vite célèbre pour ses jardins magnifiques ornés de plantes rares et pour ses divertissements.

Dès 1771, tout Paris ne parle plus que de cette fabuleuse juxtaposition de jardins « anglais », » italiens » et « hollandais » agrémentés de jeux d’eau, ainsi qu’un jardin « utile » possédant ménagerie, vacherie, écuries, basse-cour, serres chaudes et froides, pépinière, verger…

C’est en 1795 que sa première version « parc d’attractions » voit le jour : les forains ruinés par l’abolition des privilèges viennent se réfugier et des fêtes incroyables s’y organisent.

« On danse, on boit, on y joue au jeu de bague, on y applaudit les comédiens et les danseuses sur un théâtre de verdure, on y fait des rencontres, consommées sur place ou à emporter »

À cette époque, pas question d’y emmener les enfants. Tivoli, c’est « the place to be » à la fin du 18e siècle avec plus de 10 000 personnes chaque week-end !

De nombreuses attractions sont inventées :  les panoramas, les marionnettes et la lanterne magique, les manèges , un spa, une grande roue, des toboggans, des spectacles et illuminations, du théâtre et de la danse et des labyrinthes coquins.

« Tivoli Paris » après avoir existé sous plusieurs formes dans ce quartier, disparaît finalement en 1825. Ce lieu aurait été LA source d’inspiration de celui de Copenhague, qui ouvrira dix ans plus tard. Incroyable, non ?

Alors, ça ressemble à quoi, un parc d’attractions scandinave ?

Manège de Tivoli de nuit

Situés en centre-ville, Tivoli à Copenhague, Gröna Lund à Stockholm et Liseberg à Göteborg sont avant tout très beaux : verdure, plans d’eaux, décors millimétrés, les gens viennent ici pour flâner.

On ne va pas se mentir, vous y trouverez également tous les ingrédients d’un parc d’attractions : montagnes russes, chaises qui volent, grande roue, grand huit, train fantôme, bateaux et compagnie.

Rajoutons à cela qu’il y a, dans chaque parc, une très grande scène accueillant des concerts, du théâtre, de la dance, au-delà des attractions, c’est ici que se concentrent un certain nombre de loisirs de la ville.

En résumé, plus que des parcs d’attraction, ce sont des lieux de vie, qui attirent des milliers de visiteurs de jour comme de nuit !


Et sinon, on peut faire quoi d’autre pour s’amuser là-bas ?

Vous l’avez compris, le ludique là-bas, c’est un mode de vie. Si les parcs d’attractions, ce n’est vraiment pas votre truc ou que, au contraire, vous en voulez encore (ou qu’il pleut dehors), j’ai testé quelques autres activités qui valent le détour :

*Universeum, à Goteborg (Suède) est un centre d’approche scientifique pour petit et grands (la cité des Sciences de là-bas). À voir absolument : la reconstitution de l’ambiance équatoriale où il fait chaud, très chaud, et l’approche très scandinave du « bien-être » expliqué aux enfants !

* Musee Guinness des records, à Copenhague (Danemark), ce n’est pas ce que vous verrez de plus beau niveau musée de Copenhague, toutefois si vous avez besoin d’occuper les enfants une heure, allez-y. Au programme, compétitions de rubiks cube, de beer pong sans bière, de jeux vidéos, de dominos, de coup de poing et de lancer de ballon de basket.

*ABBA Museum, Stockholm (Suède): Si on était dans une famille en or, ce qui vous viendrait à l’esprit quand on parle de la Suède, après Ikea, les boulettes de viande & les allumettes serait sans doute ABBA. Ce musée est aussi génial qu’il est insupportable. Très ludique et très interactif, si vous avez envie de rigoler et de vous amuser entre amis, pourquoi pas. Un bon lieu d’EVJF, en fait.

 

 

« Fun facts » :

Dans le parc de Liseberg à Göteborg, il est interdit d’entrer avec une tablette de chocolat géante. Interdiction superflue ? Pas tant que ça : en croise partout, dans le parc & dans la ville.

  • « Avoir peur » se dit : rädsla en suédois et frygt en danois.
  • Tivoli aurait inspiré Disneyland, rien que ça

 

Infos pratiques

Le site de Liseberg, à Göteborg
Le site de Tivoli, à Copenhague
Le site de Gröna Lund Tivoli, à Stockholm
Le site d’Universeum, à Göteborg
Le site du musée ABBA, à Stockholm
Le site du musée du Guinness des records, à Copenhague

Thanks a lot to : Ellen from Tivoli Copenhague, Ebba from Liseberg, Emilie from Universeum, Jens Christian from Ripleys entertainment, and of course, Celine & Jonas.

Photo : Tivoli by night @Pierre K.

À propos de l'auteur

Dite la curieuse de BEJOUE, elle aime fouiller les internet pour trouver des pépites, les histoires de chouette, les jeux de mots et le papier cadeaux.